Comme traînent les roses
Par Berthold, 22 ans, St-hubert, Canada
Comme trainent les roses,
Comme geignent les mémoires
Dans des bancs de blizard,
d'où l'on tombe, si l'on n'ose.
Oser être sans voix,
Cœur figé sous un drap
De grises pierres désolées,
Sous une larme de papier.
Comme tous ces coins perdus,
Rêvés les longues nuits,
L'on s'enfuit presque nus,
Brisés et imprécis.
Hurlant au hasard,
Nos années trop éparses
Nos souffles, qui se donnaient
Nos mains qui respiraient.
On oublie les vacances,
Les couchés de couleurs,
Les grandes robes qui dansent
Sur la peau d'une fleur.
On se baigne d'une vie
Et de tant rien ainsi;
On s'étonne du néant
Au départ d'un tourment.
Comme tendresse se consume,
Une idée qui s'évade,
Dans un noir qui présume
Devant vide une façade.
On entends et encore,
Cet ami presque mort,
Qui nous parlait défait
Quand le vent chuchottait.
Comme ces mauves balles défaites,
Teintes oranges se faisant la lutte,
Des plumes d'avocette
Planant au loin vers l'azimut.
Comme s'affrontent les faibles,
Les ennemis presque forts;
Le tout dernier remède
Quand se relève les corps.
Qui n'ont plus de raison,
Qui n'ont plus d'émotion,
Qu'un pâle regard amer
Pleurant froid un hiver.
Comme trainent les roses,
Tout comme s'endort les rues,
Avant que tout n'implose,
Peut-être... Aurai-je vécu.
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